- emilien434
CBDC : de nombreux projets en 2021 !
Les projets de développement de « e-monnaies », pilotés par des banques centrales, se montrent au grand jour. Plusieurs d’entre eux en sont à des stades avancés, comme celui de la Chine évidemment mais aussi de la Suède par exemple. Les technologies DLT sont au coeur des travaux.
En décembre 2019, la banque centrale de Suède (ou Riksbank ) officialisait la signature d’un partenariat avec Accenture. Le but : développer la « e-couronne », en misant sur des technologies distribuées. En l’occurrence, il s’agit de travailler sur le DLT (Digital Ledger Technology) R3 Corda, en tout cas sur la version de la preuve de concept.
« La raison pour laquelle nous utilisons Corda n’est pas que nous pensons nécessairement que ce soit le meilleur choix pour une éventuelle future e-couronne, mais lorsque nous avons procédé à notre analyse des solutions du marché, la proposition d’Accenture basée sur Corda est celle que nous avons jugé comme étant ce qui correspond le mieux à nos critères », expliquait récemment Cecilia Skingsley, gouverneur adjoint de la banque centrale de Suède.
Pour ce pays du Nord de l’Europe, la transition vers un CBDC (Central Bank Digital Coin, ou monnaie numérique de banque centrale) semble naturelle. L’utilisation du cash y est désormais très peu répandue, et les commerces ne sont plus tenus d’accepter la monnaie ! 7,5 millions de suédois utilisent déjà l’application mobile de paiement Swish, qui rassemble 12 banques. Rien n’indique toutefois encore que la e-couronne voit le jour, en tout cas à court terme. « Nous sommes encore dans la phase où nous étudions différentes options », poursuit Cecilia Skingsley.

La Chine en première ligne, mais pas que !
Difficile de ne pas penser à une certaine concurrence avec la Chine, qui a quant à elle déjà beaucoup communiqué sur le sujet. Le coup d’envoi de son BSN (Blockchain Service Network) en mai 2020 a marqué une vraie volonté de communication.
Rares sont désormais les pays et banques qui n’étudient pas la question des CBDC. En Europe, la présidente de la BCE Christine Lagarde s’est exprimée sur le sujet à plusieurs reprises. Un rapport sur un euro numérique a d’ailleurs été remis en octobre 2020. L’objectif d’une telle monnaie serait de pouvoir « influencer directement les choix de consommation et d’investissement du secteur non-financier ». En d’autres termes, c’est aussi selon nous un futur instrument (géo)politique, capable de peser sur un système financier en train de dessiner son avenir.
Au Japon aussi, un CBDC est à l’étude, tout comme aux Etats-Unis évidemment. Plus avancés, les travaux de la Banque centrale de Thaïlande ont connu un retournement de situation il y a quelques semaines. Le pays asiatique travaille désormais avec ConsenSys, et le « baht numérique » serait alors émis sur la blockchain Ethereum (!). La décision devrait faire parler d’elle et s’opposer les mondes publics/privés. Si l’annonce est surprenante, elle peut aussi être perçue comme une volonté de la part de la Banque de Thaïlande de faire de sa devise (ERC-20) un instrument au cœur de la DeFi (finance décentralisée).
Enfin, et malgré les annonces et nombreuses rumeurs, le premier CBDC a bien été déjà dévoilé. En l’occurrence il s’agit du Sand Dollar, la monnaie numérique émise par la Banque centrale des Bahamas en octobre 2020. Loin d’être farfelu, le projet a été piloté avec NZIA et IBM, suite à deux ans de travail.